dimanche 31 octobre 2010

BRANLEUR

"Faudrait qu'ils arrêtent avec leurs graffitis,j'en ai marre de peindre cette putain de façade"
Il passa une couche de blanc sur l'insulte,s'alluma une cigarette en claquant la porte de sa maison derrière lui.Il s'abattit sur son vieux canapé et rallume la télévision.

"Vas à cette adresse dans trois jours"

La chaîne Faune Et Flore,à longueur de journée,ses escapades au café et ses cigarettes Winston,voilà tout ce qui animait la vie de Fanma.
"Fanma..Fanma..Fanma..."
Il se réveilla en sursaut,s'étant assoupi pendant un documentaire sur la foret amazonienne.Le jeune homme avait l'habitude des disons cauchemars éveillés.Il s'écarquilla les yeux baillant et repoussant d'un geste machinal une chaussette qui traînait.Sa maison,en addition au fait que c'était un taudis,était un véritable bordel,ce qui indignait sa mère,les rares fois où elle lui rendait visite.La désinvolture de Fanma et l'Alzheimer de sa mère firent qu'il ne reçut presque plus de visites de celle ci.

-"Je suis là,si tu veux savoir."
F n'avait pas bougé de son lit depuis deux jours.
-"Qu'est ce qu'un jardin secret?"
-"Un journal intime,à 16 ans,qu'on cache,parce qu'on a peur peur que les autres se moquent de nos fréquentations irrationnelles."
-"La nostalgie,c'est pour les vieux,c'est ce que 'dit maman.C'est qu'elle est insupportable cette pouffiasse!"
Fanma regarda autour de lui,s'attendant,dans sa fantasmagorie,à voir apparaître sa mère.
-"Tu veux aller au café?"
-"Je suis fiévreux."
-"Tu es surtout le malade imaginaire."
-"Heureusement pour toi."
Fanma prit ses clés,et sortit.

"Je suis si heureux de te revoir,M"
Plus il répétait cette phrase dans sa tete,plus l'envie de rebrousser chemin l'étouffait.Il avait fait milles et un détours pour arriver au café,prenant soin de se perdre,mais ayant un sens de l'orientation assez développé,ses feintes,ne lui apportèrent qu'un engourdissement des jambes.Il prit une chaise et s'assit,évita de chercher des yeux la demoiselle.Cette retenue,ne dura pas elle aussi,il n'eut pas besoin d'avoir ses lunettes,pour savoir que M n'était pas là.

"Botanique"

"L'adresse!Putain!L'adresse!"
Il s'était emporté,comme à son habitude,il parut regretter le fait que la jeune fille n'était pas là cette fois pour donner raison à son rire.
Fanma feuilleta fébrilement le magazine qu'il a emmené avec lui,et cela incontestablement sans calcul.Le bout de papier était toujours là,marquant la même page,plié avec soin en quatre,ce qui accentuait les gestes saccadés de Fanma.
"Rue 7333,impasse 2,immeuble 6,appartement 3"
Cela lui parut familier mais il n'arrivait pas à situer l'endroit malgré tous ses efforts pour s'en rappeler.




mardi 26 octobre 2010

"L'habit ne fait pas le moine"
De vous à moi,cette phrase n'a nullement besoin de négation.



-"Je suis là,si tu veux savoir."
-"Ce que je veux savoir?Qu'est ce qu'un jardin secret?"
-"Moi."
-"J'aurais pu avoir un ami imaginaire moins con."
-"Fanma,la fille d'en face est vraiment belle."
-"Manquerait plus que je te prenne pour mon agence matrimoniale."

Fanma fixe un arbre du regard et se met en tête de le dessiner.
-"Fanma et les végétaux une grande histoire d'amour,j'aimerais bien que tu t'éprennes d'etres humains pour changer."
"-Mon ironie est contagieuse à ce qu'il parait."

"-Bordel!J'ai froid."chuchota-t-il,visiblement sa voix fut plus élevée qu'il ne l'avait perçue lorsqu'il eut formulé sa phrase,ce qui lui attire quelques regards snobinards.Une jeune femme,le nez fourré dans un pavé,fredonne joyeusement une petite comptine.Le juron semblait l'avoir troublé,elle arrêta sa rengaine et regarda dans la direction de Fanma.
Ce dernier se sentit gêné,eut un rire rauque que ses proches appelaient aimablement "tic" et qui lui valut ailleurs l'"étiquette" de "névrosé".
Les cafés sont un des "assommoirs" préférés du jeune homme,il connaissaient tous ceux de sa région,pourrait même vous citer tout ce qu'on y sert,et vous présenter tous les garçons qui pour la plupart lui accordaient cette pitié cachée derrière une gentillesse quelque peu lucrative.Fanma en profite quand ça lui chante mais il a cette adorable habitude de déserter les lieux quand le café devenait à la mode.Il était fortuitement né dans un pays où les salons de thé étaient plus nombreux que les bars ou les bordels.
L'actuel assommoir est un petit bout de nature lâché en pleine tempête urbaine.Et des arbres,il y'en avait beaucoup,ils étaient souvent plus abondants que les clients,ce qui réjouissait Fanma.

"-Vas lui parler"
F s'agitait,en entortillant ses cheveux maladroitement coupés entre ses doigts aux ongles rongés,il jetait des coups d'oeil fébriles de temps à autre en direction de la fille au bouquin.L'arbre qu'il dessinait semblait ne plus l'intéresser autant.
Sans apparent préavis,il prend un de ses magazines et se dirige vers elle.
"-On échange?".Fanma jette la revue sur la table.
La fille sourit,prend et feuillette le petit livret botanique.Lassée,le jette à son tour,et rang ses affaires s’apprêtant à partir.
-"Quelle garce!"
-"Appelle moi M.Pas le verbe.Juste la lettre.
La "garce" déchire la dernière page de son livre et écrit une adresse,s'appliquant à dessiner des coeurs en guise de points sur les "i".
Fanma,la regardant faire,est pris par son rire et cela ressemblait à ce moment plus à un gloussement qu'à un réflexe nerveux.
-"T'es vraiment barge."Elle lui fourra le bout de papier dans la poche de son pantalon et s'en alla.
Fanma se sentit soudainement empressé de partir.Il eut l'envie de suivre la fille.
"Ca aurait été cliché de toutes façons."
"-Elle a raison F,tu es dingue."
"-Oui.Et heureusement pour toi."

Pendant les jours qui suivirent,Fanma évita son terrier,il avait une certaine réticence à lire son magazine,ayant marqué la page qu'il lisait avec le bout de papier qu'il ne voulait pas lire.

jeudi 21 octobre 2010

"Enlève tes chaussures quand tu t'allonges sur le lit"

Elle s'exécute sans un mot,lui lance un regard,détourne la tête et fixe le plafond.

"Ce que t'es silencieuse des fois,quand je me rappelle qu'avant il fallait t'emmener à 'Baguette' pour que tu te taises et encore entre deux bouchées tu trouvais le temps de parler."

Contemplant toujours le plafond,elle gémit en se tenant le ventre.

"Ouais,faut pas toujours te la ramener,si t'as encore des douleurs ben faudra aller voir un medecin,et m'épargner tes lamentations."

"-Chéri,j'ai quelque chose à te dire"
"-Tiens moi aussi."
"-Dis moi."
"-Je te trompe."

Toujours allongée sur le lit,M tourne le dos à son mari.

"Des fois je me demande si tu ressens encore quelque chose pour qui que ce soit sur cette terre"

Elle gémit,encore,et fredonne "i put a spell on you",de cette même voix gémissante,son chant ressemblait plus à un râle d'agonie insupportable qu'à une chanson,agaçant encore plus son mari.

"Elle,au moins,elle me répond quand je lui parle.
Si tu veux savoir,d'ailleurs je ne sais même pas si tu veux ou non savoir qui c'est,c'est tellement difficile de déchiffrer ton corps frigide.Bon,meme si tu veux pas savoir je vais te le dire.Ta collègue L que tu m'as présentée y a trois mois.Et...Et je l'aime.Ou du moins,je la trouve belle quand elle jouit."


M continue à fredonner de cette même nonchalance cabalistique.Puis,elle s’arrête aussi soudainement qu'elle avait commencé et se retourne,prend une chaise s'assoit en face de H et le fixe du regard.

"-C'est un psy qu'il te faut!"
"-J'ai quelque chose à te dire...c h é r et i."
"-Ta morale de p'tite bourgeoise coincée tu te la gardes"
"-T'as fini?"
"-Non,tu n'es pas humaine,tu es un monstre,je vis avec un monstre,tu n'es pas fichue de m'aimer, même à ta monstrueuse façon,j'ai épousé un fantôme,cette blancheur de peau et ce corps sans âme,tu es un M O N S T R et E."
M fixe son regard au sol,et se met à sangloter.
"-Ah non! tu vas pas m'avoir cette fois,et meme que je vais t'en donner une raison de pleurer,ma mère avait raison,c'est pas toi que j'aurais du épouser."
"-Je suis enceinte."
H lâche un juron.
"-De qui?Bon dieu,on a pas fait l'amour depuis 9 mois et tu viens me dire que t'es enceinte,mais quel culot.Si c'est pour que je me sente minable et ben c'est réussi, et t’emballe pas c'est pas de la jalousie,c'est du dégoût,j'ai passé trois ans de ma vie avec un monstre."
Pris soudain d'une véhémence incontrôlable,lance un verre contre le mur,le verre se brise en éclats,ça le calme.H prend son manteau et claque la porte.

Le "Je te quitte" résonne encore dans la tête de M.

"Elle avait dit que ça marcherait,que dès que j'aurais cet enfant,tout ira pour le mieux,qu'ai je fait mon dieu,qu'ai je fait."
M va dans la cuisine,ramène un chiffon et se met à essuyer le sol,un liquide verdâtre s'était répandu sur le sol,là où les éclats de verre gisaient.
M s'assoit et se remet à ses râles.
"Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime de toute façon
Et ça n'a pas d'importance
Si tu ne veux pas de moi
Je suis à toi maintenant"

Noire.
Enlace le temps qui te lasse.
Perdure la vie qui te fuit.
Et fait couler la hargne qui te somme de disparaître.

"-Tu vas arrêter maintenant?dit L."

Je suis un soupir qui se meurt dans chaque homme.
Je suis une foi intarissable pour les plus pieux.
Je suis le meurtre de Caïn et la véhémence de tes regrets.

"-Non mais! F,trouve toi quelque chose à faire et arrête ces conneries,c'est lourd!"

Travelo androgyne,vierge dépucelée,meurtrier sans préméditation,voudriez-vous vous laver de la perdition.
Jacassez mais restez humble,et lorsque viendra le temps de vous évanouir,la nature occultera vos vies ternes,et les charognes disperseront vos traces.



-Voyez vous,l'art c'est une incitation formelle à réfléchir.F passez au tableau,et dessinez nous vos divagations,Blake ne vous intéresse pas il me semble et puisque mademoiselle est une artiste elle osera surement nous dire ce qui se passe dans sa p'tite tête.
-Je..je...je v'lais juste...bah votre art m'incite tellement à réfléchir que j'en perds mes moyens.
-Deux heures de colle,et meme si ce n'est pas de rigueur dans cette fac,j'en toucherai un mot au directeur,l'insolence n'est pas tolérée F. Meme pour les adultes.


-Oui monsieur.

mardi 19 octobre 2010


Il a 30 ans.Sa mère a appelé et le lui a dit au téléphone aujourd'hui.
"Mon choux,joyeux anniversaire"
Résonance.
Il a juste rétorqué:"Merci,maman",rejoignant sa télé et son divan.
Il zappe.
Coupure soudaine de courant.
Il ne bouge pas.

-Saleté de rat.

-"J'ai 16 ans moi."
"Bon dieu,c'était quoi ça,bon dieu".Petit cri étouffé.
-Si c'est une surprise pour mon anniversaire les gars,c'est de mauvais gout je vous assure
Il fait tomber un verre.Cherche.

-"T'avais dit qu'on jouerait plus à ce jeu."
"******,******,*******"
"Je délire,ça recommence,ça recommence *******"
"Je dois sortir d'ici"
"Où est cette putain de porte".
Cri.
-Les gars,montrez vous,allez soyez sympas,c'est mon anniversaire bordel,et ça ne se fait plus ces coups là,allez montrez vous p'tain!

-"Tu es seul."
"Non,non,non,il faut que je trouve mes médicaments,le tiroir,il faut que je sache comment aller jusqu'au tiroir,putain de psy à la con,il avait dit que ça recommencerait plus,p'tain,mon dieu..."
"Bon,je me calme,ce n'est que dans ma tete,il faut que je me répète ça,allez,tout est dans ma tete,tout est dans ma tete,tout est dans ma tete."

-"Tu es seul,les psychotropes ne te serviront à rien,tu dois partir avec moi."
"TA GUEULE"
-TA GUEULE.

-"Je suis beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie"
-TA GUEULE!!!!!

-Je suis seul,vraiment seul,concrètement seul,il n'y a personne,il n'y a rien..Je vais mourir...Je suffoque...

-"Et si tu me donnais ta main?"

-Non!





-Maman?




-"Fanma,je t'ai dit de réparer la serrure.Tu fais chier Fanma,tu ranges meme pas le couteau de cuisine à sa place,où est ce que tu l'as mis bonté divine.Range ta chambre et ramène le couteau pour ton gateau,alleeez boude pas,ton père a dit qu'il essayera de passer.Fanma,ça fait quoi d'avoir Seize ans?"

samedi 16 octobre 2010

J'aimais tellement l'homme que j'ai choisi l'absolu de Godot.
Qui sait,il y aura peut être un eden...Où aucun meurtre ne sera commis,et aucune larme ne s'en sera suivi...Pour moi,toi,lui,elle,nous,vous,ils et elles.
Là où on fleurit les tombes,la vanité s'annule.
Quand on s'intéresse à la vie,on rit rarement,on pleure souvent,et on sourit toujours.

jeudi 14 octobre 2010

Je ne t'aime.
Les mots ne sont qu'une copie du ressenti,une ligne ne peut valoir son point de commencement,un homme ne peut valoir ses idéaux,une vie ne peut valoir la mort et c'est là notre drame.Notre incapacité à parfaire.

mercredi 13 octobre 2010

On demande souvent aux enfants ce qu'ils veulent "devenir".
Et les réponses sont variés aussi variés que les avis des grandes personnes.
"Moi,je voulais être coiffeuse."
Ils grandissent et oublient ces "rêves".
Ils n'oublient pas vraiment mais ils vivent avec l'illusion de l'oubli,et ça les aide à etre ce qu'ils sont.
L'argent compte-t-il à 5 ans?
Je ne sais pas.
Je n'ai jamais été un enfant comme les autres.
J'aurais voulu faire médecine,je fais de l'Art et je m'habitue aux jeux de mots.
Et avant,j'ai...................................................................................................................O U B L I É.

Et si Freud avait connu Hitler?

mardi 12 octobre 2010

Il n'y a rien de VRAI.Rien de FAUX.
Les avis sont aussi divers qu'une recherche sur google.
Et à ce moment,j'ai su que peu importait ce qu'il en advenait de moi,j'ai connu Godot,avec quelques bribes de sons écoutés à la radio au hasard.Et je ne pourrais vous décrire toute cette paix,ces larmes,cette cigarette,et cette chanson toute aussi hasardeuse.


Qu'est ce qui m'arrive bonté divine.

lundi 11 octobre 2010


"Tu es l'amour de ma vie":connerie qu'on sort souvent à l'amour de sa vie.

Bella vida.

J'ai certains doutes.Pourrais tu me les certifier?
Je crois que je pourrais puer toute ma vie comme ça.
Il faut aussi que j’arrête d'écrire des phrases que je suis la seule à comprendre.
J'ai cette fichue arrogance de penser que tout le monde a vécu ce que je vis.
J'ai tiré sur ton coeur?Non!!!j'ai bien visé la tête pourtant.
Même le dictionnaire de Mozilla a ses lapsus.Oui,je sais pas garder un secret.Fichtre.
Dance me to the end of love! Arrête la rengaine de l'amour,on en a bavé avec tes sonates.
Oui tu n'as pas ma vie.
Encore heureux.
On est trois dans ma tête.Ne pensez pas qu'on a de la place pour vous.

dimanche 10 octobre 2010

"Je" n'est qu'un jeu.

Tunis n'est pas juste une vieille photographie accrochée dans une pièce bourgeoise.

Sourire avec une larme au coin de l'oeil.Ce n'est pas de l'optimisme,c'est rire de sa merde.
Rire,rire,rire jusqu'à ce que mort s'en suive.Et c'est beau,ça fait frissonner,ça affuble les secrétions d'une chimie jusque là inconnue des hommes.
Transcendante transe de la vie.
Ou le réalisme à ma façon.

On a du temps pour perdre,et une vie à en gagner.On a beaucoup d'espoir mais pas assez de malheurs.Et quand on sera triste,chaque musique fera trembler les murs de notre conscience,chaque dispute enragera nos vicissitudes,chaque mortalité nous effraiera,chaque mot accablera nos actions.Et on mourra toute sa vie.

Je vous le dirais quand il sera temps que je lise le bouquin de tout le monde et de personne.Vous lirez ma rencontre avec Zarathoustra.En attendant,souriez je vous en supplie.

samedi 9 octobre 2010


"La pensée est arrogante."

Tu peux toujours te doigter vieille pouffiasse,je serai jamais sérieux.T'entends.Pas de bureau.Ni de jolie secrétaire.Je préfère encore pisser sur les femmes infidèles.

"On peut toujours rêver de s'en aller,mais sans bouger de là"

Quand ça me manque d'écrire,je bâtis des bordels.

L'appartement

"Avec ou sans toi, j'ai quelques problèmes
Tu t'en fous, Laura, j'suis désolé quand même
Si tu vas par là, ça me convient aussi dépose-moi

Encore une fois, c'est d'en bas que j'appelle
Elle se penche parfois de son nid d'hirondelle
Daigne me recevoir, ne me laisse pas de place pour m'asseoir"

ND

vendredi 8 octobre 2010

Et puis l’être Humain a cette tendance à vulgariser ses défauts en les attribuant à tous ceux qui l'entoure avec une évidente appartenance à ses persécuteurs ainsi il se console,tend à se dire qu'il n'est pas le seul,et que tant qu'il existe au moins une autre personne souffrant de ses vices,ce n'est pas aussi grave que cela.C'est ainsi que tout le monde se larmoie en meute,moi même y étant inclus.

jeudi 7 octobre 2010

Je voudrais crever sous une terre où ma mort ne sera pas un fait divers.

A l'envers...A l'endroit.


-Je suis morte,y a deux semaines.
-Je fais des rimes et ça m'aide à t'aimer comme il se doit.
-Tu fais quoi ces temps ci?
-Je t'écrirai.
-Tu me manques.
-Dis que je te manque.
-Plus pour longtemps.
-Qu'est ce que tu me fais chier des fois.
-Paies tes dettes,je veux pas que tu te retrouves dans le besoin,et tu auras de quoi payer bientôt.
-B.B a appelé hier.
-Tu auras une fille et un garçon et tu épouseras la plus belle de toutes...parce que...parce que tu es le plus beau de tous.
-Je vais postuler dans un centre de voyance.




Je suis morte y a deux semaines.Paies tes dettes. Épouse la.Et arrête de fumer autant,regarde ce que ça m'a foutu à moi.




mercredi 6 octobre 2010

Je vous écrirai une très belle histoire d'amour.

Promis.

Et ce sera même autobiographique.

Tu sais,au delà de ma "théâtralité" exaspérante,je sais que rien n'est vraiment beau.Que nous embellissons les trivialités avec des gestes spontanés mourant à la première dispute,des mots grammaticalement corrects,des pensées alcoolisées au gout d’Apollinaire ,des petites manies qu'on adore quand c'est trop tard,des ritournelles vieillissantes,qu'on joue les dimanches matins et qu'on oublie le lundi soir,des vertus maniérées voulues jouées cachant des vices et des complexes inhumés.On se dit que l'on est unique,que notre destinée nous échappent,que nos rêves sont réalisables,que nos larmes nous font sentir que l'on est vivant.Et nous jouons cette pièce devant un tas de monde,nous nous exhibons,pour mieux se plaire,nous nous cachons pour nous détester.On se dit que ça nous dépasse,et que ça dépasse même l'entendement humain,cet amour passionné et persistant aux claques du temps.On a envie de se marier d'avoir des enfants,de voir plus loin que maintenant,de se dire que l'argent qu'on aura sera partagé,qu'il servira même à nous rendre plus unis et plus heureux.

Et après?
On crèvera main dans la main.

Je sais que ça nous dépasse pas,qu'on y contribue grandement,que ça fait même souffrir alors qu'une toute autre vie plus réaliste et plus avantageuse nous attend quelque part.Est ce une question de risque de se retrouver seul?Est ce un refus de grandir?Est ce une mythomanie des plus afflictives?Est ce,est ce,est ce?

Et si c'était simplement,l'amour de notre vie.

mardi 5 octobre 2010

-Entre,et ferme cette porte,bordel divin!
-Je suis pas courageuse.
-Moi non plus.
-Je suis pas une salope.
-Je ne suis pas un salaud.
-Je ne suis pas bête.
-Moi non plus.
-Je suis ennuyante.
-Moi aussi.


-Je suis personne.
...

Et c'est à ce moment bien précis,que j'eusse appris pour la première à aimer le silence.

lundi 4 octobre 2010

Breathe

I heard a rumour
They travel far
You know what it's like
The way people are
They talk and they talk
Though they don't understand
They'll whisper and whisper
And lie on demand
Please tell me now
I want to know
I have to hear it from your lips
Say it's not so

I heard it on Monday
And I laughed a while
I heard it on Tuesday
I managed to smile
I heard it on Wednesday
My patience was tried
I heard it on Thursday
And I hurt inside
I want to know
The depths of your mind
Tell me this whole thing is madness
And we're doing fine
Put your little hand in mine
And believe in love
Put your head on my chest
And breathe love
Breathe love
Breathe love
Breathe love

I heard it from Peter
Who heard it from Paul
Who heard it from someone
I don't know at all
I heard it from Mary
Who heard it from Ruth
Who swore on the bible
She's telling the truth
I heard it from Simon
Who heard it from James
Confirming with Sarah
That I was to blame
I heard it from Joseph
Who heard it from John
Who said with conviction
That all hope was gone
So I need to know
Your alibis
I need to hear that you love me
Before you say goodbye
Before you say goodbye
Before you say goodbye
Before you say goodbye

DM

La prostitution sentimentale.


Je me cache.J'ai honte.Le masculin me malmène depuis que j'ai des seins.
Je n'ai nullement envie de débattre de la connerie des hommes.Ni de celle des femmes d'ailleurs.Misogynie oblige.
Ça change quoi de sourire,ce n'est qu'un étirement faciale.Et pleurer,c'est quoi?De simples secrétions de l'oeil.Ne vous méprenez pas.Ne fredonnez pas l'idéalisme.Toutes ces balivernes sont chimiques.De simples réactions d'un persécuteur de corps aux sévices d'un aussi insidieux extérieur.Vous n'avez qu'à dire que j'ai reçu un amas de poussière en pleine gueule,et on sera quittes.
Évitez les spectacles des vies mornes et sans nul intérêt ,vous n'en sortirez pas indemnes.

"Je te somme de disparaître"
"Si les mots me quittent,qu'en adviendra-t-il de moi?"

J'aime les hommes.Non,ce n'est pas une affirmation homophobe.C'est un humble amour des plus chroniques.

Dans un pays où le mâle est un piètre enfant espiègle,peu de femmes ont l'instinct maternel.

Dégoût.Jour I.

samedi 2 octobre 2010

Que sais tu de moi?

Non,ce n'est une question rhétorique.

Qui suis je?



Je vais te le dire,en partant.

Sinon.

Bonjour Docteur.
C'est le soir?Oui je sais.
Je voulais juste vous dire que je suis malheureuse.Mais que tout va bien.Puisque,désormais je réponds "ça va" à la question "comment tu vas?".Bon faut dire que je pleure tout le temps,mais ne vous inquiétez pas,je fais ça quand y personne.Et puis,j'écris.C'est bien écrire.De nos jours,c'est bien.Et on dit même qu'on évacue en écrivant.C'est marrant ce que j'écris mais c'est pas grave,j'évacue à ma façon.Et Docteur,je suis en couple.Oui,j'aime bien être en couple.L'actuel c'est un gentil salaud,je sais comment m'y faire,mais c'est pas grave Docteur.J'écris des trucs marrants. Ça évacue. Même si le gentil salaud ne sait pas que j'écris.Pas grave aussi.
Je pense qu'il aimerait bien "Ostia" de "This Immortal Coil",vous savez je découvre beaucoup de musique ces temps ci,il n'écoute mais c'est sympa ça évacue.Et puis,j'ai décidé de pas sortir ce samedi.Vous savez quand on est bien,on ose même ne pas sortir le samedi.Il part dans quelques temps,Docteur,je sais pas quand,j'ai pas l'heure.Mais ça fait du bien Skype.Vous savez je l'aime pas,vous me l'avez bien prescrit dans l'ordonnance du 20/09/10,ah non je ne suis pas venue ce jour là,c'était mon anniversaire Docteur,oui oui,merci "t3ich ou tra7ém" Docteur.Donc c'était le 21,justement j'ai fêté mes vingt et un an.Oui "t3ich ou tra7ém" Docteur merci.Ben sinon,là je pleure aussi,mais je souris en même temps.C'est bon signe non?Oui?vous voyez je progresse.
Sinon,ben je connais un tas de trucs que j'ai appris toute seule,ah je vous l'avez dit?excusez moi Docteur ça doit être la joie du moment.Je suis toute excitée.C'est la rentrée Lundi.Vous voyez,je diminue ma dose de caféine en peignant,n'est pas ce qu'on appelle joindre l'utile à l'agréable?Oui,Docteur.Je suis plus seule,j'ai pleins d'amis,ils sont même très sympathiques,ils aiment parler comme moi,bon ils parlent souvent quand je suis pas là,mais ça nous fait un point commun la parlote Docteur.Ben sinon,mon grand-père est mort,je sais plus quand,j'ai pas l'heure,ah je vous l'avez dit Docteur?Excusez moi,ça doit être l'agitation et la fierté d'avoir tenu plusieurs jours sans pleurer.Sinon,je commence à m'aimer,ça doit être le bonheur.Le bonheur de devenir "ces gens là".Oui Docteur,j'ai réalisé un rêve, être un personnage d'une chanson de Brel dans la vraie vie.Peu de gens feraient ça. Sinon,les espadrilles que je voulais,ben je les ai pas eues.C'est un autre rêve qui se réalise,ne pas avoir assez pour m'acheter des espadrilles.Ce n'est pas un drame le sevrage de la consommation c'est même agréable.Et même qu'on a un nouveau salon.C'est vrai,on est un peu en faillite aujourd'hui mais ma maman est contente,j'irai au moins au paradis.Enfin,une partie de mon corps.Et sinon je peux être méchante dans la vraie vie,enfin,vous voyez quel bien ça fait le Risperdal.

-F,comment allez vous vraiment?

Je vous l'ai dit Docteur,je vais très bien.

L'emblème de la virginité Tunisienne.(Ce n'est qu'un titre)

La vertu des soumis.
Le plagiat des mœurs.
La mélancolie des vies tranquilles.
La dépression des vieux immeubles.
La révolte de la bassesse.
La répression des bonnes mères.
La solitude des rêveurs.
La convoitise des trentenaires.
La recherche des plaisirs solitaires.
La réponse aux questions qui n'en ont pas.
La froideur des beaux quartiers.
La vieillesse rude des trouble-fete.
La colère des femmes empoisonnées.
La futilité des vies animées.
L'insensibilité des hommes libérés.

...

Tunis le 02/10/10.
Et après ne venez pas me dire que les catins sont laides.

vendredi 1 octobre 2010

Shit happens,mostly to me,so don't worry.


La cour de récréation,c'était flippant.
Les gosses,ça court partout,et le légume que je suis resté,avait peur quand ça bougeait trop.
Ça n'a jamais été mon dada,l'école,mais fallait épater les parents.Puis,j'ai grandi,et je me suis mise à vouloir épater les copains.
Entre temps,y avait ma grand-mère qui priait pour que j'ai le bac,mon oncle qui assortissait toutes ses phrases de "Il faut que tu tiennes bon cette année",ma mère qui pensait que j'étais un très mauvais investissement financier,mon père qui priait aussi, même la nuit,dans ses rêves ou cauchemars,au choix.La voisine,qui me parlait de la maîtrise de sa fille (je sais meme pas en quoi consiste la maîtrise,et je m'en fiche un peu).Mon grand-père qui m'a prêté "Khomeiny et sa révolution",ma tante qui pensait que je finirais comme elle.Et mon frère qui se réjouissait qu'il ne soit pas le seul à avoir rater ses études.
Moi.J'apprends à écrire.Et à connaitre la populace.Je deviens amie avec le dictionnaire,et j'apprends à communiquer avec les amis imaginaires.
C'est comme ça qu'à 21 ans,je suis une ratée instruite.Promotion école de la vie 07.