samedi 2 avril 2011

03/04/2011
J’arrête d'écrire.

dimanche 31 octobre 2010

BRANLEUR

"Faudrait qu'ils arrêtent avec leurs graffitis,j'en ai marre de peindre cette putain de façade"
Il passa une couche de blanc sur l'insulte,s'alluma une cigarette en claquant la porte de sa maison derrière lui.Il s'abattit sur son vieux canapé et rallume la télévision.

"Vas à cette adresse dans trois jours"

La chaîne Faune Et Flore,à longueur de journée,ses escapades au café et ses cigarettes Winston,voilà tout ce qui animait la vie de Fanma.
"Fanma..Fanma..Fanma..."
Il se réveilla en sursaut,s'étant assoupi pendant un documentaire sur la foret amazonienne.Le jeune homme avait l'habitude des disons cauchemars éveillés.Il s'écarquilla les yeux baillant et repoussant d'un geste machinal une chaussette qui traînait.Sa maison,en addition au fait que c'était un taudis,était un véritable bordel,ce qui indignait sa mère,les rares fois où elle lui rendait visite.La désinvolture de Fanma et l'Alzheimer de sa mère firent qu'il ne reçut presque plus de visites de celle ci.

-"Je suis là,si tu veux savoir."
F n'avait pas bougé de son lit depuis deux jours.
-"Qu'est ce qu'un jardin secret?"
-"Un journal intime,à 16 ans,qu'on cache,parce qu'on a peur peur que les autres se moquent de nos fréquentations irrationnelles."
-"La nostalgie,c'est pour les vieux,c'est ce que 'dit maman.C'est qu'elle est insupportable cette pouffiasse!"
Fanma regarda autour de lui,s'attendant,dans sa fantasmagorie,à voir apparaître sa mère.
-"Tu veux aller au café?"
-"Je suis fiévreux."
-"Tu es surtout le malade imaginaire."
-"Heureusement pour toi."
Fanma prit ses clés,et sortit.

"Je suis si heureux de te revoir,M"
Plus il répétait cette phrase dans sa tete,plus l'envie de rebrousser chemin l'étouffait.Il avait fait milles et un détours pour arriver au café,prenant soin de se perdre,mais ayant un sens de l'orientation assez développé,ses feintes,ne lui apportèrent qu'un engourdissement des jambes.Il prit une chaise et s'assit,évita de chercher des yeux la demoiselle.Cette retenue,ne dura pas elle aussi,il n'eut pas besoin d'avoir ses lunettes,pour savoir que M n'était pas là.

"Botanique"

"L'adresse!Putain!L'adresse!"
Il s'était emporté,comme à son habitude,il parut regretter le fait que la jeune fille n'était pas là cette fois pour donner raison à son rire.
Fanma feuilleta fébrilement le magazine qu'il a emmené avec lui,et cela incontestablement sans calcul.Le bout de papier était toujours là,marquant la même page,plié avec soin en quatre,ce qui accentuait les gestes saccadés de Fanma.
"Rue 7333,impasse 2,immeuble 6,appartement 3"
Cela lui parut familier mais il n'arrivait pas à situer l'endroit malgré tous ses efforts pour s'en rappeler.




mardi 26 octobre 2010

"L'habit ne fait pas le moine"
De vous à moi,cette phrase n'a nullement besoin de négation.



-"Je suis là,si tu veux savoir."
-"Ce que je veux savoir?Qu'est ce qu'un jardin secret?"
-"Moi."
-"J'aurais pu avoir un ami imaginaire moins con."
-"Fanma,la fille d'en face est vraiment belle."
-"Manquerait plus que je te prenne pour mon agence matrimoniale."

Fanma fixe un arbre du regard et se met en tête de le dessiner.
-"Fanma et les végétaux une grande histoire d'amour,j'aimerais bien que tu t'éprennes d'etres humains pour changer."
"-Mon ironie est contagieuse à ce qu'il parait."

"-Bordel!J'ai froid."chuchota-t-il,visiblement sa voix fut plus élevée qu'il ne l'avait perçue lorsqu'il eut formulé sa phrase,ce qui lui attire quelques regards snobinards.Une jeune femme,le nez fourré dans un pavé,fredonne joyeusement une petite comptine.Le juron semblait l'avoir troublé,elle arrêta sa rengaine et regarda dans la direction de Fanma.
Ce dernier se sentit gêné,eut un rire rauque que ses proches appelaient aimablement "tic" et qui lui valut ailleurs l'"étiquette" de "névrosé".
Les cafés sont un des "assommoirs" préférés du jeune homme,il connaissaient tous ceux de sa région,pourrait même vous citer tout ce qu'on y sert,et vous présenter tous les garçons qui pour la plupart lui accordaient cette pitié cachée derrière une gentillesse quelque peu lucrative.Fanma en profite quand ça lui chante mais il a cette adorable habitude de déserter les lieux quand le café devenait à la mode.Il était fortuitement né dans un pays où les salons de thé étaient plus nombreux que les bars ou les bordels.
L'actuel assommoir est un petit bout de nature lâché en pleine tempête urbaine.Et des arbres,il y'en avait beaucoup,ils étaient souvent plus abondants que les clients,ce qui réjouissait Fanma.

"-Vas lui parler"
F s'agitait,en entortillant ses cheveux maladroitement coupés entre ses doigts aux ongles rongés,il jetait des coups d'oeil fébriles de temps à autre en direction de la fille au bouquin.L'arbre qu'il dessinait semblait ne plus l'intéresser autant.
Sans apparent préavis,il prend un de ses magazines et se dirige vers elle.
"-On échange?".Fanma jette la revue sur la table.
La fille sourit,prend et feuillette le petit livret botanique.Lassée,le jette à son tour,et rang ses affaires s’apprêtant à partir.
-"Quelle garce!"
-"Appelle moi M.Pas le verbe.Juste la lettre.
La "garce" déchire la dernière page de son livre et écrit une adresse,s'appliquant à dessiner des coeurs en guise de points sur les "i".
Fanma,la regardant faire,est pris par son rire et cela ressemblait à ce moment plus à un gloussement qu'à un réflexe nerveux.
-"T'es vraiment barge."Elle lui fourra le bout de papier dans la poche de son pantalon et s'en alla.
Fanma se sentit soudainement empressé de partir.Il eut l'envie de suivre la fille.
"Ca aurait été cliché de toutes façons."
"-Elle a raison F,tu es dingue."
"-Oui.Et heureusement pour toi."

Pendant les jours qui suivirent,Fanma évita son terrier,il avait une certaine réticence à lire son magazine,ayant marqué la page qu'il lisait avec le bout de papier qu'il ne voulait pas lire.

jeudi 21 octobre 2010

"Enlève tes chaussures quand tu t'allonges sur le lit"

Elle s'exécute sans un mot,lui lance un regard,détourne la tête et fixe le plafond.

"Ce que t'es silencieuse des fois,quand je me rappelle qu'avant il fallait t'emmener à 'Baguette' pour que tu te taises et encore entre deux bouchées tu trouvais le temps de parler."

Contemplant toujours le plafond,elle gémit en se tenant le ventre.

"Ouais,faut pas toujours te la ramener,si t'as encore des douleurs ben faudra aller voir un medecin,et m'épargner tes lamentations."

"-Chéri,j'ai quelque chose à te dire"
"-Tiens moi aussi."
"-Dis moi."
"-Je te trompe."

Toujours allongée sur le lit,M tourne le dos à son mari.

"Des fois je me demande si tu ressens encore quelque chose pour qui que ce soit sur cette terre"

Elle gémit,encore,et fredonne "i put a spell on you",de cette même voix gémissante,son chant ressemblait plus à un râle d'agonie insupportable qu'à une chanson,agaçant encore plus son mari.

"Elle,au moins,elle me répond quand je lui parle.
Si tu veux savoir,d'ailleurs je ne sais même pas si tu veux ou non savoir qui c'est,c'est tellement difficile de déchiffrer ton corps frigide.Bon,meme si tu veux pas savoir je vais te le dire.Ta collègue L que tu m'as présentée y a trois mois.Et...Et je l'aime.Ou du moins,je la trouve belle quand elle jouit."


M continue à fredonner de cette même nonchalance cabalistique.Puis,elle s’arrête aussi soudainement qu'elle avait commencé et se retourne,prend une chaise s'assoit en face de H et le fixe du regard.

"-C'est un psy qu'il te faut!"
"-J'ai quelque chose à te dire...c h é r et i."
"-Ta morale de p'tite bourgeoise coincée tu te la gardes"
"-T'as fini?"
"-Non,tu n'es pas humaine,tu es un monstre,je vis avec un monstre,tu n'es pas fichue de m'aimer, même à ta monstrueuse façon,j'ai épousé un fantôme,cette blancheur de peau et ce corps sans âme,tu es un M O N S T R et E."
M fixe son regard au sol,et se met à sangloter.
"-Ah non! tu vas pas m'avoir cette fois,et meme que je vais t'en donner une raison de pleurer,ma mère avait raison,c'est pas toi que j'aurais du épouser."
"-Je suis enceinte."
H lâche un juron.
"-De qui?Bon dieu,on a pas fait l'amour depuis 9 mois et tu viens me dire que t'es enceinte,mais quel culot.Si c'est pour que je me sente minable et ben c'est réussi, et t’emballe pas c'est pas de la jalousie,c'est du dégoût,j'ai passé trois ans de ma vie avec un monstre."
Pris soudain d'une véhémence incontrôlable,lance un verre contre le mur,le verre se brise en éclats,ça le calme.H prend son manteau et claque la porte.

Le "Je te quitte" résonne encore dans la tête de M.

"Elle avait dit que ça marcherait,que dès que j'aurais cet enfant,tout ira pour le mieux,qu'ai je fait mon dieu,qu'ai je fait."
M va dans la cuisine,ramène un chiffon et se met à essuyer le sol,un liquide verdâtre s'était répandu sur le sol,là où les éclats de verre gisaient.
M s'assoit et se remet à ses râles.
"Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime de toute façon
Et ça n'a pas d'importance
Si tu ne veux pas de moi
Je suis à toi maintenant"

Noire.
Enlace le temps qui te lasse.
Perdure la vie qui te fuit.
Et fait couler la hargne qui te somme de disparaître.

"-Tu vas arrêter maintenant?dit L."

Je suis un soupir qui se meurt dans chaque homme.
Je suis une foi intarissable pour les plus pieux.
Je suis le meurtre de Caïn et la véhémence de tes regrets.

"-Non mais! F,trouve toi quelque chose à faire et arrête ces conneries,c'est lourd!"

Travelo androgyne,vierge dépucelée,meurtrier sans préméditation,voudriez-vous vous laver de la perdition.
Jacassez mais restez humble,et lorsque viendra le temps de vous évanouir,la nature occultera vos vies ternes,et les charognes disperseront vos traces.



-Voyez vous,l'art c'est une incitation formelle à réfléchir.F passez au tableau,et dessinez nous vos divagations,Blake ne vous intéresse pas il me semble et puisque mademoiselle est une artiste elle osera surement nous dire ce qui se passe dans sa p'tite tête.
-Je..je...je v'lais juste...bah votre art m'incite tellement à réfléchir que j'en perds mes moyens.
-Deux heures de colle,et meme si ce n'est pas de rigueur dans cette fac,j'en toucherai un mot au directeur,l'insolence n'est pas tolérée F. Meme pour les adultes.


-Oui monsieur.

mardi 19 octobre 2010


Il a 30 ans.Sa mère a appelé et le lui a dit au téléphone aujourd'hui.
"Mon choux,joyeux anniversaire"
Résonance.
Il a juste rétorqué:"Merci,maman",rejoignant sa télé et son divan.
Il zappe.
Coupure soudaine de courant.
Il ne bouge pas.

-Saleté de rat.

-"J'ai 16 ans moi."
"Bon dieu,c'était quoi ça,bon dieu".Petit cri étouffé.
-Si c'est une surprise pour mon anniversaire les gars,c'est de mauvais gout je vous assure
Il fait tomber un verre.Cherche.

-"T'avais dit qu'on jouerait plus à ce jeu."
"******,******,*******"
"Je délire,ça recommence,ça recommence *******"
"Je dois sortir d'ici"
"Où est cette putain de porte".
Cri.
-Les gars,montrez vous,allez soyez sympas,c'est mon anniversaire bordel,et ça ne se fait plus ces coups là,allez montrez vous p'tain!

-"Tu es seul."
"Non,non,non,il faut que je trouve mes médicaments,le tiroir,il faut que je sache comment aller jusqu'au tiroir,putain de psy à la con,il avait dit que ça recommencerait plus,p'tain,mon dieu..."
"Bon,je me calme,ce n'est que dans ma tete,il faut que je me répète ça,allez,tout est dans ma tete,tout est dans ma tete,tout est dans ma tete."

-"Tu es seul,les psychotropes ne te serviront à rien,tu dois partir avec moi."
"TA GUEULE"
-TA GUEULE.

-"Je suis beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie"
-TA GUEULE!!!!!

-Je suis seul,vraiment seul,concrètement seul,il n'y a personne,il n'y a rien..Je vais mourir...Je suffoque...

-"Et si tu me donnais ta main?"

-Non!





-Maman?




-"Fanma,je t'ai dit de réparer la serrure.Tu fais chier Fanma,tu ranges meme pas le couteau de cuisine à sa place,où est ce que tu l'as mis bonté divine.Range ta chambre et ramène le couteau pour ton gateau,alleeez boude pas,ton père a dit qu'il essayera de passer.Fanma,ça fait quoi d'avoir Seize ans?"

samedi 16 octobre 2010

J'aimais tellement l'homme que j'ai choisi l'absolu de Godot.
Qui sait,il y aura peut être un eden...Où aucun meurtre ne sera commis,et aucune larme ne s'en sera suivi...Pour moi,toi,lui,elle,nous,vous,ils et elles.
Là où on fleurit les tombes,la vanité s'annule.